Si la paranoïa est un vilain défaut chez les metteurs au point dans l'industrie automobile c'est une qualité indispensable. Comment expliquer autrement que le n°2 de BMW Klaus Draeger lève le voile lors du salon de Paris 2008 sur une étude fidèle à 998% au modèle de série alors que ses ingénieurs persistent à l'affubler de chatterton et autres treillis hallucinogènes ? Peu importe. Ce qui compte c'est le contenu. Qui s'annonce alléchant. Sur 446 m de long le X1 fait étalage du savoir-faire de BMW en matière de 4x4 sportif. Une sorte de concentré de X5 la compacité en plus assorti d'un tarif d'accès plus digeste (30.000 Â? environ). Affichant le même empattement que la Série 3 berline le X1 est cependant 5 cm plus haut. Cela se voit et se ressent tout de suite. Et lorsque l'on monte à bord d'autres détails renvoient à l'univers 4x4 Â? sangles pour arrimer les objets dans les vide-poches présence d'un contrôle de vitesse en descenteÂ?

Mais l'illusion s'arrête là. Comme dans toute BMW qui se respecte le capot est long le pare-brise court et hormis les énormes rétroviseurs et la position de conduite plus haute rien ne met en doute son pedigree sportif. Dès le premier tour des 17 pouces vous avez la sensation d'être chez vous avec ce petit volant à la jante épaisse. Le diesel 2.0 de 204 ch suralimenté par deux turbos ignore le sens du mot inertie et se montre discret au chapitre sonore. Ses 400 Nm de couple réalisent une harmonie presque parfaite avec la boîte automatique à six rapports. Seul le rétrogradage en vue d'un dépassement pourrait être plus spontané. Par ailleurs pour aider la transmission manuellement la liste des options réserve les palettes au volant et donc par définition inutilisables en virageÂ?

Le dynamisme transversal cher à la marque n'est pas en reste. Poussé comme on ne doit pas le faire au pays de Sarkozy (mais notre randonnée a eu lieu à Majorque) le X1 s'avère inhabituellement agile grâce à son antidérapage ESP efficace qui en cas de sous-virage freine la seule roue intérieure arrière. Le transfert de couple vers la roue extérieure qui s'ensuit aide à faire pivoter la voiture dans le bon sens. Une technologie simple et efficace que ce soit sur route ou sur sol meuble. En mode DTC le système vous laisse davantage de liberté histoire de faire couiner les Pirelli Cinturato Runflat très convaincants sur sol sec.

Faire virevolter le X1 sur les routes majorquines est un vrai plaisir d'autant qu'il n'impose pas l'inconfort de son grand frère X3 . La prise de roulis reste contrôlée et quatre passagers ne manquent pas d'espace à bord. Décidément le plus grand inconvénient de cette bavaroise reste son indisponibilité jusqu'au mois de novembre. De quoi inciter à la paranoïa les VW Tiguan Ford Kuga et Renault Koleos dépourvues du dynamisme que dégage ce nouveau 4x4 BMW.